Le livre des Juges séduit et rebute tout à la fois. Sa lecture ne laisse jamais indifférent : « Le livre est terre à terre, déroutant, primitif, violent, en un mot tellement étrange que l'Eglise a de la peine à le digérer… Seuls ceux qui prennent des tranquillisants avant de s'asseoir peuvent s'assoupir pendant la lecture » (D. R. Davis p.7). Les personnages sont humains, colorés, dramatiques, surprenants, souvent équivoques. Faut-il admirer Samson ou s'en détourner ? L'homme incarne-t-il les qualités du héros ou les vices de la déchéance humaine ? Chaque juge pose des problèmes et le discernement du lecteur est constamment sollicité, car l'auteur se contente souvent d'une simple narration des faits. Les difficultés et les leçons spirituelles jugées souvent comme trop négatives découragent les prédicateurs. Absent de la chaire, le livre reçoit pourtant un écho favorable à l'école du dimanche où le caractère de certains juges et la dynamique des récits fascinent l'imagination. Ainsi, bien que le livre des Juges ne serve que rarement de texte de prédication, Gédéon et Samson sont parmi les caractères les plus familiers de la Bible.|
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